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Etats-Unis: longue bataille en vue pour Mitt Romney, les démocrates jubilent


Dès mercredi, la course s'est transportée dans le New Hampshire (nord-est) où des primaires ont lieu le 10 janvier. ( © AFP Chip Somodevilla)
MANCHESTER (Etats-Unis) (AFP) - Après la victoire sur le fil du favori Mitt Romney dans l'Iowa, la course à l'investiture républicaine se dirigeait mercredi vers une longue bataille chez les conservateurs, qui pourrait bénéficier au démocrate Barack Obama.
Le multi-millionnaire Romney, ancien gouverneur du Massachusetts, a fait campagne mercredi à Manchester, dans le New Hampshire (nord-est), où il a reçu l'important soutien du sénateur John McCain, qui avait perdu face à Barack Obama en 2008.
"Notre message au président Barack Obama c'est: vous pouvez toujours courir mais vous ne pouvez pas ignorer votre bilan", a lancé l'ancien héros de la guerre du Vietnam, accusant Obama de "détruire notre sécurité nationale".
Ce soutien intervient au lendemain de la victoire d'un cheveu -- huit voix -- de M. Romney sur l'ultra-conservateur Rick Santorum dans les "caucus" de l'Iowa, auteur d'une remontée spectaculaire qui le propulse subitement sur le devant de la scène.
Il reflète aussi la volonté claire chez les républicains de ne pas sombrer dans une bataille interne qui affaiblirait leur candidat face au président sortant, lequel est candidat à sa réélection le 6 novembre et est assuré d'obtenir l'investiture de son parti démocrate cet été.
"Le parti républicain commence à se rassembler autour de Mitt Romney", a estimé l'ancien journaliste politique David Yepsen.
La première victime du vote de mardi a été le retrait de la représentante Michèle Bachmann, égérie du mouvement anti-impots du "tea party" et qui a préféré jeter l'éponge.
Rick Perry, le gouverneur du Texas qui avait annoncé dès mardi soir qu'il réexaminait sa candidature, a en revanche fait savoir mercredi qu'il restait dans le jeu et a dit vouloir se rendre dans l'Etat clé de la Caroline du Sud où se tiendront des primaires le 21 janvier.
Quant à Ron Paul, le plus atypique des candidats républicains arrivé troisième dans l'Iowa avec 21% des voix, il a également pris le chemin mercredi du New Hampshire en vue des primaires dans cet Etat le 10 janvier, les premières dans un calendrier électoral qui s'étale jusqu'à l'été prochain.
Le "plafond de verre" de Romney
Depuis des mois, cet Etat du nord-est semble acquis à Mitt Romney, 64 ans, conservateur cérébral et peu charismatique, déjà candidat à l'investiture républicaine en 2008. Il y caracole dans les sondages au dessus des 40% des intentions de vote, loin devant ses adversaires.
Mais selon un sondage de la Suffolk University, un tiers des électeurs potentiels du New Hampshire n'ont pas arrêté leur décision.
Aussitôt arrivé mercredi, M. Romney avait prévu de sillonner en autocar le sud de l'Etat, dans l'espoir de se tailler rapidement une stature de favori indéboulonable.
"L'Iowa rappelle que si Romney gagne, c'est parce qu'il sera le dernier à rester debout et non parce qu'il a un fort soutien républicain", a toutefois estimé Matt Dickinson, expert politique du Middlebury College (Vermont).
"Il y a comme un plafond de verre pour Romney. Il a dépensé de l'argent et du temps à courtiser les conservateurs, mais il semble qu'il n'arrive pas à le crever", a renchéri Bob Oldendick, de l'université de Caroline du Sud.
Les résultats de l'Iowa ont galvanisé les soutiens de Rick Santorum, 53 ans, qui affirment avoir depuis reçu de nombreux appels de "bénévoles" prêts à aider sa campagne.
Sur le long terme cependant, la plupart des experts continuent à penser que Mitt Romney reste le candidat incontournable, à défaut d'être celui dont rêve la base républicaine.
Côté démocrate, l'équipe de campagne du président sortant a estimé que le scrutin de l'Iowa constitutait une victoire des "extrémistes", prêts à "saccager la sécurité sociale pour permettre aux milliardaires et aux entreprises de payer moins d'impôts".
Les démocrates ne cachaient pas leur joie devant le fait que les républicains, divisés, s'avèrent incapables de se rallier derrière un seul homme.
"Il est très possible que cette course (à la nomination républicaine) se poursuive longtemps", a déclaré le stratège en chef de M. Obama, David Axelrod, ironisant sur M. Romney, "l'homme aux 25%" d'électeurs, son score dans l'Iowa mardi et en 2008.
© 2012 AFP